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Stripey
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Stripey
19 septembre 2003

Restriction Linguistique

Les linguistes ont prouvé depuis longtemps qu'un individu moyen pouvait aisément communiquer en utilisant un maximum de 300 à 500 mots quotidiennement, sans que cela gêne la façon de se faire comprendre ou de comprendre les autres.

Partant de ce principe, un logiciel informatique a été créé afin de déterminer quels mots de la langue française étaient le plus usités de manière courante. Après m'être connecté, je décidai donc de sélectionner les 100 mots les plus fréquents afin de concevoir un texte structuré et compréhensible, ayant un minimum de sens. La base de données que j'avais sélectionnée étaient conçue à partir de termes trouvés dans la presse écrite française, et je me suis donc retrouvé volontairement avec cette liste des 100 mots les plus couramment utilisés dans le but de me débarrasser de certains tics de langage ou de consonances trop «sophistiquées».

La principale difficulté vint du fait que sur ces 100 mots, seuls 6 noms communs avaient été sélectionnés, parmi lesquels «homme», «endroit», «temps»; les 94 autres étant des mots de raccord, tels que «avant», «après», «quand», «et», «parce que», etc...

Je passai donc à une sélection de 300 mots, espérant que des termes tels que «femme» apparaîtrait, mais il s'avéra que non. Je trouvai néanmoins le mot «garçon», mais pas le terme «fille».

Il était assez surprenant de constater que des mots tels que «amour», «colère» ou «guerre» n'apparaissaient pas non plus. En y regardant de plus près, je me rendis compte que peu de termes à connotation négative avaient été sélectionnés, et qu'il était impossible d'écrire quoi que ce soit de violent, comme «je veux te tuer». Le seul moyen d'y parvenir était d'écrire « je voudrais arrêter ta vie ».

Sans avoir constamment le désir de mettre un terme à la vie de mes contemporains, je me demandai comment on pouvait communiquer avec 300 termes si fades, voire édulcorés, alors que nous sommes supposés vivre dans un monde de violence.

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