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Stripey
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Stripey
18 février 2002

Exception Cardique

Parmi toutes les parties du corps humain, certaines ont pris des dimensions symboliques, qui outrepassent leurs fonctions premières : le cœur, de toute évidence, bien que son importance soit essentielle, capitalise toutes sortes d’images, de représentations, en général liées au sentiment et plus particulièrement, à l’amour. D’autres organes, tel le cerveau focalise l’attention car il renferme le moteur de nos fonctions vitales, mais n’a pas la dimension « romantique » du cœur que l’on retrouve dans la majorité des langues et des civilisations. Les yeux se veulent être le reflet de l’âme, les mains, sans être des organes, sont également parfois utilisés comme symboles en tout genre.

Aucun poète ou écrivain n’a été particulièrement été inspiré par la beauté de la rate de sa dulcinée ou n’a encensé le foie ou le côlon de son objet amoureux dans un récit, alors que les mains, les yeux ou le cœur ont été des sujets maintes et maintes fois exploités dans toutes les formes d’art.

Il est néanmoins intéressant de constater, lorsque l’on observe les causes de mortalité dans les pays occidentaux, que la part des maladies cardio-vasculaires ne cesse de progresser, nos cœurs s’essoufflent, c’est ainsi… identiquement progresse celle des cancers : cancer du sein, des poumons, du foie, du cerveau, du système digestif, de la peau, de la gorge, etc… mais médicalement parlant, il n’est jamais question de cancer du cœur. Or, cette terrifiante maladie, qui développe de manière anarchique nos cellules saines et qui symbolise l’autodestruction du corps humain par l’intérieur épargnerait-il notre cœur tant poétisé ?

Les médecins vous diront que l’on diagnostique dans ce cas une leucémie, à savoir un cancer du sang, ce liquide pompé des millions de fois par le cœur pour irriguer tous nos vaisseaux qui se répandent dans tout notre organisme, histoire d’apporter des éléments essentiels pour nous maintenir en vie.

Cela ne m’avait pas frappé jusqu’à ce qu’un enfant de cinq ans, dont la mère avait succombé d’une leucémie disait à qui voulait l’entendre « Maman est morte d’un cancer du cœur ». Etait-il un poète désacralisant notre organe préservé jusqu’alors ?

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